La francophonie, culture, universalité, coopération et intérêts stratégiques
Creuset de l’universalité, vecteur de culture et de richesse. La francophonie se démarque dans le monde par une singularité reconnue sur tous les continents et un attrait fort de la part des populations. Moins aboutie que le Commonwealth mais plus organisée que d’autres zones géolinguistiques, la francophonie est un incroyable atout qui ne demande qu’à être développé. Rencontre avec Gilles Djéyaramane, pur produit de la francophonie, originaire de Pondichéry.
Richesse de la francophonie
Caractérisée par son riche patrimoine, son aspect multiculturel, sa solidarité intercontinentale, la francophonie est « porteuse d’avenir ». Au carrefour d’une multiplicité de traditions, valeurs, cultures, dialectes, elle promet une grande richesse. Non pas seulement un espace linguistique regroupant cette diversité mais elle est également un projet d’avenir politique et démocratique. En témoigne son impact non-négligeable dans les échanges commerciaux mondiaux, sa progression sur la scène internationale et sa participation à la mondialisation.
Cette force de la francophonie est illustrée par un attachement sentimental et une attraction sur les peuples. « Que les peuples d’expression française se sentent, par-delà les intérêts économiques ou même politiques, unis par un lien spécial qui est intellectuel, mais aussi sentimental », partage Georges Pompidou, cité par l’auteur.
L’avenir de la Francophonie dépend de notre engagement
Le nombre de francophones dans le monde et l’engagement des pays de la francophonie doivent se transformer en gains politiques et économiques. À l’image du Commonwealth, « une alliance informelle au profit de la Grande-Bretagne », selon les mots de l’auteur.
L’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), dit « l’ONU des pays francophones » est animée par un désir de reprendre un récit optimiste de la francophonie, voire pour atteindre une utopie francophone. La promotion de la Francophonie passe tout d’abord par les jeunes générations : il faut conquérir leurs esprits et leurs cœurs.
Le français, une langue pour rassembler
En promouvant la langue française que l’espace francophone partage, c’est faire de cette langue le ciment qui soude les peuples et qui efface les frontières. Tout de même, cette proximité singulière que confère cette langue commune serait un moyen de rapprochement et favoriserait « l’émergence d’une sensibilité commune propice aux échanges culturels, commerciaux et aux affaires en général ». Le français est ce lien qui permet le dialogue, l’échange et le mélange de cultures et qui rendrait possible la réalisation d’un avenir commun. Dans le contexte d’un projet d’un multilinguisme mondial, les citoyens de l’espace francophone bénéficieraient d’une double identité, leur conférant le statut d’« ambassadeurs de la Francophonie ».
Des propositions concrètes
L’expérience de Gilles Djéyaramane en matière de francophonie, le pousse à formuler plusieurs pistes afin d’améliorer la reconnaissance de la francophonie dans l’hexagone, mais aussi au-delà. Parmi de nombreuses propositions, l’auteur propose d’abord de « confier à un délégué interministériel d’expérience la promotion de la Francophonie dans les divers champs administratifs, politiques, économiques, sociaux et environnementaux », puis d’« intégrer dans les programmes scolaires et universitaires des élèves et étudiants français un corpus de connaissances de base sur le concept de Francophonie, notamment dans les cours de géographie et d’histoire, mais aussi de langue française ».
À l’heure où l’Inde devient un pivot stratégique dans l’Océan Indien, la francophonie pourrait permettre de tisser et d’approfondir les liens avec la France et l’Europe.
À ce titre, la ville de Pondichéry est un pont déjà établi. « Des institutions comme l’Alliance française ou l’Institut français de Pondichéry continuent de véhiculer sur place de nos jours des valeurs humanistes et d’ouverture sur le monde, valeurs qui caractérisent l’« esprit francophone » », partage l’auteur, en invoquant Pandit Jawaharlal Nehru, ancien Premier ministre indien qui avait lui-même souhaité miser sur Pondichéry.
Le parcours de l’auteur traduit un penchant naturel pour la francophonie. « Originaire de Pondichéry (ex-Indes françaises), né en Guyane française, ayant vécu en Côte d’Ivoire près de 12 années, marié à une Française originaire de Madagascar et installé depuis 25 ans en France métropolitaine, Gilles Djéyaramane vit la Francophonie avec passion. »
Fort de cette expérience, il nous livre une vision limpide et encourageante de la francophonie, qui n’ira pas sans un engagement fort des francophones de tous les pays.
Par Natasha FORSTNER