Une Francophonie 2.0 : de nouveaux acteurs, territoires et actions

Nouveaux acteurs, nouveaux terrains de jeu

Catalyseur de divers talents et traditions, la francophonie passe dorénavant par les médias. Cette influence est animée par des chefs gastronomiques, youtubeurs, blogueurs, humoristes, influenceurs, décuplant la présence de la francophonie au niveau international. L’auteur parle d’une « explosion de talents francophones », d’une « effervescence artistique ». 

Plus qu’une puissance médiatique et artistique, la francophonie est une puissance égalitaire. Plusieurs gestes concrets bénéfiques aux femmes ont été mis en place ayant pour objectif de promouvoir l’égalité des sexes, une accessibilité à l’éducation et aux formations, une autonomisation économique, bref, une liberté féminine. « La Francophonie montre au monde un chemin vers un modèle plus juste et égalitaire », affirme l’auteur.

« Reconquête des cœurs »

Gilles Djéyaramane prône la nécessité de fraterniser avec des pays francophones, une stratégie qui se révélait essentielle dans un contexte mondial affaibli et instable. Lui-même originaire de cet ex-comptoir, il met l’accent sur les habitants de Pondichéry qui jouissent d’une double identité franco-indienne. L’auteur propose d’accorder un siège membre invité de l’OIF à l’Inde : « ce serait l’occasion de renouer avec des populations qui aiment et vivent la Francophonie ». 

Dans cette optique, il serait temps que le Liban, fragilisé par l’explosion de nitrate d’ammonium à Beyrouth, tisse des liens solides avec l’espace francophone dont il fait partie, à juste titre. Cela se révélerait bénéfique sur une échelle culturelle, économique et sociale pour les deux partisans. 

La Francophonie à la dérive

Dans un contexte déjà instable et semé de tensions se manifeste « un désamour des jeunes Français pour l’Afrique » et un sentiment anti-français.

L’assassinat de six Français et deux Nigériens le 9 août 2020 au Niger marque le tournant dans la relation qu’entretient la France avec l’Afrique. Autrefois un lieu de brassage culturel, social et économique, la jeunesse française exprime, à présent, une certaine réserve, désintérêt, méfiance à l’égard du continent africain. L’auteur note une baisse dans l’engagement humanitaire des jeunes Français, ambassadeurs de la francophonie, et une « indifférence au sein des diasporas africaines ».

L’auteur interpelle ses lecteurs et invite à réagir face à ces événements « avant que les ponts interpersonnels et fraternels ne soient totalement rompus entre nos peuples ». Il propose, entre autres, de construire un cadre relationnel à travers l’influence permettant de renouer les liens coupés avec les anciennes colonies françaises. La promotion de la francophonie « peut être l’occasion de rappeler la densité et la richesse des liens entre tous les francophones et l’existence d’une communauté de destin », exprime l’auteur.

Originaire de Pondichéry, Gilles Djéyaramane nous fait part de son point de vue tranché sur la question de la francophonie, critiquant en partie la négligence de l’OIF. Ce recueil, garni d’opinions personnelles, mais aussi d’exemples concrets, loue la francophonie et les actions mises en place pour la répandre, appelant également à un engagement de la part des gouvernements et des citoyens peuplant l’espace francophone.

Baigné dans cette francophonie, il en démontre sa richesse, sa beauté, sa puissance et son évolution constante. Ce recueil n’est également pas exempt d’un appel à une réconciliation des francophones qui enrichirait notre francophonie. Allons vers cet esprit de : liberté, égalité, langue française !

Par Natasha Forstner